Un modèle cosmologique

prev
top
next

 

Un modèle cosmologique est une représentation mathématique de l'univers qui cherche à expliquer les raisons de son aspect actuel, et à décrire son évolution au cours du temps.
Bien évidemment, il doit rendre compte des faits observationnels, et être capable de faire des prédictions que des observations ultérieures pourront vérifier.

Les modèles actuels sont basés sur la relativité générale puisque cette théorie est ce qui rend actuellement le mieux compte des comportements à grande échelle.

A partir de sa théorie de la relativité générale, qui est une théorie de la gravitation, Einstein écrit les équations qui régissent un univers contenant de la matière. Mais il pensait que l'univers devait être statique. Il a donc introduit un terme, appelé constante cosmologique, dans ses équations, afin d'obtenir ce résultat.
Par la suite, au vu des résultats de Hubble, il reviendra sur cette idée, et admettra que l'univers puisse effectivement être en expansion.

Peu après lui, le hollandais De Sitter, le russe Friedmann et le belge Lemaître introduisent des univers non-statiques comme solution aux équations de la relativité.
Si l'univers de De Sitter correspondait à une absence de matière, le modèle de Friedmann dépendait de la densité de matière de l'univers. C'est ce modèle qui, aujourd'hui encore, sert de base aux modélisations cosmologistes.

La métrique dite Friedman-Lemaître-Robertson-Walker (FLRW) qui régit
l'évolution de l'univers dans ce modèle s'exprime sous la forme :
-
- sont les coordonnées polaires, R(t) le facteur d'échelle (positif),
et k vaut +1, 0 ou -1 selon la géométrie de l'univers.

 


Les hypothèses de base

La première hypothèse des modèles cosmologiques repose sur le principe cosmologique  : il n'y a aucune raison pour que la Terre soit le centre de l'univers, ou se situe dans une région privilégiée de celui-ci. En conséquence de quoi, on admet que l'univers est :

La seconde hypothèse que l'on doit faire, c'est que les lois de la physique sont universelles, en tout lieu et en tout temps.

Une hypothèse supplémentaire consiste à dire que le contenu de l'univers se comporte comme un fluide parfait, les dimensions caractéristiques de ses constituants étant négligeables devant les distances qui les séparent.

 


Les paramètres du modèle

Pour décrire complètement un univers répondant aux hypothèses ci-dessus, les modèles de Friedmann-Lemaître utilisent trois paramètres qui vont caractériser totalement l'évolution de l'univers :

La densité de matière au sein de l'univers est le paramètre clé qui va permettre de prévoir l'évolution de celui-ci : s'il est très dense (Ωo > 1), la gravitation finira par l'emporter sur l'expansion, et il retournera dans son état initial.
Dans le cas contraire, l'expansion se poursuivra indéfiniment.

taille de l'univers en fonction de la densité
Intuitivement, on peut se rendre compte de ce qu'il advient de l'univers en fonction de la quantité de masse qu'il renferme :
Une quantité élevée induit un univers fermé qui finira par retourner à son état initial.
Une masse faible induit un univers ouvert qui va continuer son expansion indéfiniment.

Le cas Ωo = 1 conduit au cas particulier d'un univers plat.

La densité critique ρc vaut environ 6 10-27 kg/m3, soit deux atomes d'hydrogène par mètre cube.
Ce faible chiffre explique pourquoi les modèles qui supposent un univers vide ne sont pas si mauvais que cela !

 


Univers fermé ou ouvert ?

La densité de matière dans l'univers va déterminer la géométrie de l'univers : à une densité élevée, correspond un univers fermé, de courbure positive, tandis qu'à une densité inférieure à la densité critique, correspond un univers ouvert.

Notons qu'un univers fermé est obligatoirement de taille finie, tandis qu'un univers plat ou ouvert peut aussi bien être fini qu'infini.

géométrie de l'univers
Dans un univers ouvert, la somme des angles d'un triangle est inférieure à 180°.
Dans un univers fermé (la surface de la Terre par exemple), cette somme est toujours supérieure à 180°.

Toutes les mesures qui ont pu être faites jusqu'à présent n'ont pas permis de mettre en évidence une courbure de l'univers.

Les mesures du rayonnement fossile par le ballon Boomerang tendent encore une fois à accréditer l'hypothèse d'un univers plat.

les mesures de Boomerang
Le rayonnement fossile vu par Boomerang (en haut).

En bas, l'aspect calculé que devrait avoir celui-ci dans le cas d'un univers fermé (à gauche), plat (au centre) ou ouvert (à droite).

L'hypothèse "univers plat" est ce qui correspond le mieux aux données expérimentales.

Source : NASA/JPL

Les mesures fournies par les satellites WMAP et plus encore par Planck confirment cet état de fait.

L'univers serait donc plat. Mais ce fait nous pose deux questions :

 


L'âge de l'univers

On montre que l'âge de l'univers est proportionnel à l'inverse de la constante de Hubble.
La détermination de celle-ci est donc un problème crucial en cosmologie. Les mesures récentes indiquent une valeur comprise entre 50 et 100 km/s/MPc, soit un âge de l'univers compris entre 7 et 20 milliards d'années.
Mais l'univers doit forcément être plus vieux que ses plus vieilles étoiles. Celles-ci sont estimées entre 13 et 16 milliards d'années.

Les derniers résultats tirés des observations du satellite Planck donnent comme valeur H=67.15 ±1.2 km/sec./Mpc , soit un âge de l'univers de 13.8 Milliards d'années.